« Alors, vous avez donc trouvé ! Nous ne sommes dans notre nouveau bâtiment que depuis deux semaines, il n’y a pas encore d’enseigne », lance Silvia Limacher après nous avoir ouvert la porte. Et voilà qu’elle nous raconte l’histoire de l’entreprise : son frère l’a fondée en 2005, à l’âge de 21 ans, en tant que simple entreprise de montage. Les choses se passent bien, d’importants fabricants de fenêtres font appel à l’entreprise pour le montage et des collègues de l’entourage de Christian viennent de temps en temps donner un coup de main. Au fil des années, il devient toutefois de plus en plus difficile de trouver de bons collaborateurs pour un emploi fixe. Christian et Silvia se rendent compte qu’il n’y a guère d’avenir pour eux en tant qu’entreprise de montage. La pression sur les prix est forte sur le marché des fenêtres et, en tant que monteurs, ils se trouvent tout au bout de la chaîne de distribution, où les marges sont faibles.
Silvia, qui suit à l’époque une formation continue en gestion d’entreprise, s’intéresse de près à la réorientation de l’entreprise dans le cadre de son travail de fin d’études. Le plan : ils veulent miser sur leur petite activité de l’époque, les multiples travaux de menuiserie, et ne plus accepter de commandes de montage externes pour l’installation des fenêtres. Cela demande non seulement du courage, mais aussi des investissements nécessitant des capitaux importants.
C’est déjà une bonne chose que leur banque locale soutienne en principe leur idée. « Le projet était bon, mais trop risqué aux yeux de la banque. Nous ne pouvions pas offrir de garanties à ce moment-là », explique Silvia Limacher. C’est alors que la banque a fait intervenir la CC Centre, organisme que les Limacher ne connaissaient pas du tout jusqu’alors.
Le dossier pour le dépôt de la demande est rapidement réuni et s’avère extrêmement solide grâce au travail de fin d’études sur le thème de la réorientation. « Auprès de la CC Centre, nous avons rencontré beaucoup de compréhension et nous nous sommes sentis très soutenus. Ils nous ont encouragés à suivre cette voie et se sont portés garants pour nous. »
Le plan a fonctionné, la transition a été réussie. Mais cela a pris plus de temps que prévu. Cela s’explique par le faible niveau de commandes pendant la période du coronavirus, mais aussi en partie par le sens du devoir des Limacher, qui ne voulaient pas déclarer de chômage partiel. « D’autres en avaient plus besoin que nous. Mais maintenant, nous sommes tournés vers l’avenir, notamment avec le déménagement à Kerns ». Curieusement, celui-ci n’a rien à voir avec la réorientation. Les Limacher ont reçu une offre intéressante d’un fabricant de fenêtres qui a cessé son activité en 2021, pour la location de ses locaux, y compris les machines.
Et la suite ? En premier lieu, il s’agit de terminer le déménagement. L’année prochaine, nous prévoyons d’acheter une machine assistée par ordinateur, appelée Bohrcenter (centre de perçage). Et qui sait : « Notre bailleur occupe encore 200 m2 pour son propre compte. Peut-être qu’une occasion de développement se présentera plus tard sur cette surface. »
Silvia Limacher, Holz Limacher SA
